S'identifier - S'inscrire - Contact


L'histoire de Warcraft

chapitre IV

Chapitre IV : l'Alliance et la Horde



La Porte des ténèbres et la chute d'Azeroth
Warcraft : Orcs & Humans
(orcs & humains)


Alors que Kil'jaeden préparait la Horde à envahir Azeroth, Medivh continuait son combat contre Sargeras pour le contrôle de son âme. Le roi Llane, le noble monarque de Stormwind, s'inquiétait de plus en plus des ténèbres qui semblaient souiller l'esprit de son ancien ami. Il confia ses inquiétudes à Anduin Lothar, le dernier descendant de la lignée des Arathis, qu'il nomma son bras droit militaire. Pourtant, aucun d'eux n'aurait pu imaginer que la lente descente dans la folie de Medivh déclencherait les horreurs qui devaient survenir.

Comme dernier encouragement, Sargeras promit à Gul'dan de lui accorder de grands pouvoirs s'il acceptait de mener la Horde en Azeroth. À travers Medivh, Sargeras raconta au démoniste qu'il pouvait devenir un dieu vivant s'il réussissait à découvrir l'emplacement de la tombe sous-marine où la Gardienne Aegwynn avait enfermé le corps meurtri de Sargeras mille ans auparavant. Gul'dan accepta et décida qu'une fois les citoyens d'Azeroth vaincus, il trouverait la tombe légendaire puis réclamerait sa récompense. Certain que la Horde servirait ses desseins, Sargeras ordonna de débuter l'invasion.

Dans un effort conjoint, Medivh et les démonistes du Conseil des ombres ouvrirent un portail dimensionnel connu sous le nom de Porte des ténèbres. Cette Porte faisait le pont entre Azeroth et Draenor et était assez large pour que des armées puissent l'emprunter. Gul'dan commença par y envoyer des éclaireurs orcs pour étudier les terres qu'ils allaient devoir conquérir. Ceux qui revinrent assurèrent le Conseil des ombres que le monde d'Azeroth était mûr pour la cueillette.

Toujours convaincu que la corruption de Gul'dan détruirait son peuple, Durotan parla de nouveau ouvertement contre les démonistes. Le courageux guerrier clama que les démonistes étaient en train de détruire la pureté de l'esprit des orcs et que cette invasion précipitée leur serait fatale. Gul'dan, dans l'impossibilité de tuer un héros si populaire, fut forcé d'envoyer Durotan et ses Frostwolf en exil aux confins de ce nouveau monde. Après le passage des Frostwolf à travers la Porte, seuls quelques clans orcs les suivirent. Ces orcs montèrent rapidement une base d'opérations dans le Marais noir, une région marécageuse sombre et humide à l'extrême ouest du royaume de Stormwind. Pendant que les orcs étendaient leurs activités et exploraient ces nouvelles terres, ils se trouvèrent en conflit immédiat avec les défenseurs humains de Stormwind. Bien que ces escarmouches se terminassent généralement assez vite, elles illustraient bien les forces et les faiblesses des deux espèces rivales. Llane et Lothar ne furent jamais en mesure de rassembler assez de renseignements fiables sur le nombre de guerriers orcs et ne pouvaient qu'imaginer la force à laquelle ils devraient se confronter. Plusieurs années après, la majorité de la Horde des orcs était passée par la Porte jusqu'en Azeroth et Gul'dan considéra que le moment était venu de lancer la première vraie attaque contre l'humanité. La Horde lança toute sa puissance contre le royaume insouciant de Stormwind.

Pendant que les forces d'Azeroth et de la Horde s'affrontaient dans tout le royaume, des conflits internes commencèrent à peser sur les épaules des deux armées. Le roi Llane, qui pensait que ces orcs bestiaux étaient incapables de conquérir Azeroth, tint obstinément ses positions dans la capitale du royaume de Stormwind. Pourtant, le roi Lothar était persuadé que la bataille devait être menée de front contre l'ennemi. Il fut forcé de choisir entre ses convictions et sa loyauté envers son roi. Choisissant de suivre son instinct, Lothar prit d'assaut la tour fortifiée de Medhiv, nommée Karazhan, avec l'aide du jeune apprenti du magicien, Khadgar. Khadgar et Lothar réussirent à vaincre le Gardien possédé, qui était effectivement la source du conflit. En détruisant le corps de Medivh, Lothar et le jeune apprenti bannirent sans le savoir l'esprit de Sargeras dans les abysses. En conséquence, l'esprit pur et vertueux de Medivh eu également la permission de continuer à vivre… et à errer dans le plan astral pour les années à venir.

Malgré la défaite de Medivh, la Horde continua à dominer les défenseurs de Stormwind. Alors que la victoire de la Horde ne faisait plus de doute, Orgrim Doomhammer, l'une des grands chefs de clan orc, commença à percevoir la corruption perverse qui s'était étendue dans tous les clans depuis l'épisode de Draenor. Son vieux camarade, Durotan, sortit de son exil et l'avertit de nouveau de la traîtrise de Gul'dan. En représailles, les assassins de Gul'dan massacrèrent Durotan et sa famille, ne laissant en vie que son seul enfant mâle. Doomhammer ignorait que le fils de Durotan fut découvert par un officier humain, Aedelas Blackmoore, et réduit en esclavage.

Ce petit d'orc se révélerait un jour devenir le plus grand chef que son peuple ait connu.

Révolté par la mort de Durotan, Orgrim décida de libérer la Horde de son emprise démoniaque et assuma le rôle de chef de guerre de la Horde après avoir tué Blackhand, la marionnette corrompue de Gul'dan. Sous son commandement résolu, la Horde implacable finit par assiéger le Donjon de Stormwind. Le roi Llane avait gravement sous-estimé la puissance de la Horde et il avait été le témoin impuissant de la chute de son royaume et de la prise de contrôle par ces envahisseurs à la peau verte. Finalement, le roi Llane fut assassiné par l'une des plus fines tueuses du Conseil des ombres : Garona la demi-orque.

Lothar et ses guerriers, prenant le chemin du retour de Karazhan, espéraient juguler les pertes et sauver le pays de leur enfance, autrefois glorieux. Au lieu de cela, ils arrivèrent trop tard et aperçurent les ruines fumantes de leur royaume bien-aimé. La Horde des orcs continua de ravager le pays et réclama les terres environnantes. Obligés de se cacher, Lothar et ses compagnons firent le serment sinistre de reconquérir leurs terres à tout prix.

L'Alliance de Lordaeron
Warcraft II: Tides of Darkness
(La vague des ténèbres)


Le seigneur Lothar se joignit aux survivants de l'armée d'Azeroth, après leur défaite au Donjon de Stormwind, puis organisa un exode massif par la mer en direction du royaume au nord de Lordaeron. Convaincu que la Horde réussirait à soumettre l'humanité tout entière si personne ne l'arrêtait, les rois des sept nations humaines se réunirent pour se mettre d'accord et s'unifier dans ce qu'ils appelleraient plus tard l'Alliance de Lordaeron. Pour la première fois depuis presque trois mille ans, les nations disparates d'Arathor étaient de nouveau réunies sous une bannière commune. Au titre de Commandant suprême des forces de l'Alliance, le seigneur Lothar prépara son armée à recevoir la Horde.

Conseillé par ses lieutenants Uther Lightbringer, l'amiral Daelin Proudmoore et Turalyon, Lothar put ainsi convaincre les races semi-humaines de Lordaeron de la menace imminente. L'Alliance parvint à gagner la confiance des stoïques nains d'Ironforge et d'un petit nombre de hauts-elfes de Quel'Thalas. Les elfes, dont le chef était à ce moment Anasterian Haut-soleil, étaient tout à fait indifférents quant au conflit qui se préparait. Cependant, ils avaient une dette envers Lothar puisqu'il était le dernier descendant de la lignée des Arathis, qui avaient aidé les elfes quelques siècles auparavant.

La Horde, dont le chef était désormais Doomhammer, amena les ogres de sa terre natale de Draenor et engagea dans son armée les trolls des forêts désormais libres de l'empire Amani. Entreprenant dans une campagne massive d'envahir le royaume nain de Khaz Modan et les confins méridionaux de Lordaeron, la Horde décima toute opposition sans ménager ses efforts.

Les batailles épiques de la Seconde guerre allaient d'escarmouches navales à grande échelle à des combats aériens dantesques. Cependant, la Horde réussit à trouver un puissant artefact, l'Âme du démon, dont elle usa pour asservir l'ancienne reine des dragons, Alexstrasza. Menaçant de détruire ses précieux œufs, la Horde força Alexstrasza à envoyer ses plus grands enfants à la guerre. Les nobles dragons rouges furent sommés de se battre pour la Horde, et c'est effectivement ce qui se produisit.

La guerre fit rage à travers les continents de Khaz Modan, Lordaeron et Azeroth. Comme prévu dans le déroulement de leur campagne au Nord, la Horde parvint à réduire en cendre les régions limitrophes de Quel'Thalas, et de cette façon à garantir que les elfes finiraient par se rallier à la cause de l'Alliance. Les plus grandes villes et cités de Lordaeron furent rasées et dévastées par le conflit. Malgré l'absence de renforts et les pires obstacles à surmonter, Lothar et alliés parvinrent à tenir leurs ennemis en échec. Cependant, pendant les derniers jours de la Seconde guerre, alors que la victoire de la Horde sur l'Alliance ne semblait plus faire de doute, une querelle terrible éclata entre les deux orcs les plus puissants d'Azeroth. Alors que Doomhammer préparait son assaut final contre la capitale de Lordaeron – un assaut qui aurait écrasé les derniers vestiges de l'Alliance - Gul'dan et ses partisans abandonnèrent leur poste et prirent la mer. Doomhammer, perplexe, ayant perdu presque la moitié de son contingent à cause de la traîtrise de Gul'dan, fut forcé de battre en retraite et de renoncer à sa plus grande chance de victoire sur l'Alliance.

Assoiffé de pouvoir, Gul'dan, qui voulait absolument atteindre non moins que la divinité, se mit à la recherche désespérée de la tombe sous-marine de Sargeras qu'il pensait détenir les secrets de l'ultime pouvoir. Gul'dan, qui avait déjà fait soumettre ses congénères orcs pour devenir les esclaves de la Légion ardente, ne pensait plus à ses supposés devoirs envers Doomhammer. Soutenu par les clans Stormweaver (ce qui veut dire « Tisse-tempête ») et Twilight's Hammer (qui deviendra le « Marteau du crépuscule »), Gul'dan parvint à renflouer la tombe de Sargeras des fonds abyssaux. Pourtant, lorsqu'il ouvrit l'ancien caveau envahi par les eaux, il n'y trouva que des démons fous.

Cherchant à punir les orcs indisciplinés pour leur traîtrise lourde de conséquences, Doomhammer envoya ses forces tuer Gul'dan et ramener les renégats dans son giron. Pour son imprudence, Gul'dan fut lacéré à mort par les démons fous qu'il avait libérés. Leur chef étant mort, les clans renégats tombèrent rapidement devant les légions enragées de Doomhammer. Même si la rébellion avait été réprimée, la Horde était incapable de compenser les terribles pertes auxquelles elle avait dû faire face. La trahison de Gul'dan n'avait pas seulement permis à l'Alliance de reprendre espoir, elle avait aussi gagné du temps pour se regrouper et riposter.

Le seigneur Lothar, voyant que la Horde se perdait en luttes intestines, rassembla ses dernières forces et repoussa Doomhammer au Sud, vers le bastion en ruine de Stormwind. Là, les forces de l'Alliance piégèrent la retraite des orcs à l'intérieur de la forteresse volcanique du Pic Blackrock. Bien que le seigneur Lothar ait péri pendant la bataille au pied du Pic, son lieutenant, Turalyon, rallia les forces de l'Alliance à la dernière minute et refoula la Horde dans les épouvantables Marais des chagrins. Les forces de Turalyon parvinrent à détruire la Porte des ténèbres, le passage mystique qui connectait les orcs à Draenor, leur patrie. Coupée de ses renforts et éclatée de toute part par les luttes internes, la Horde finit par sombrer et tomber devant la puissance de l'Alliance.

Les clans orcs, éparpillés, furent rapidement encerclés et enfermés dans des centres d'internement sous bonne garde. Bien que la défaite sans appel de la Horde ne semblait faire aucun doute, certains demeuraient extrêmement sceptiques quant à l'instauration d'une paix durable. Khadgar, désormais archimage de renom, convainquit le haut commandement de l'Alliance de bâtir sur les ruines de la Porte des ténèbres la forteresse de Rempart-du-Néant qui servirait de poste de vigie et pourrait empêcher une nouvelle invasion de Draenor.

L'invasion de Draenor
Warcraft IIx: Beyond the Dark Portal
(Au-delà de la Porte des Ténèbres)


Alors que s'éteignaient les derniers brasiers de la Seconde guerre, l'Alliance prit des mesures radicales pour contenir la menace orque. Un certain nombre de camps d'internements assez importants destinés à accueillir les prisonniers orcs furent construits au sud de Lordaeron. Placé à la fois sous la garde des paladins et des soldats vétérans de l'Alliance, l'expérience de ce camp fut un grand succès. Bien que les orcs fussent tendus et impatients de retourner au combat, les différents gardiens de ces camps, basés dans l'ancienne prison fortifiée de Durnholde, maintenaient la paix et garantissaient un semblant d'ordre.

Pourtant, dans le monde infernal de Draenor, une nouvelle armée orque se préparait à frapper l'insouciante Alliance. Ner'zhul, ancien mentor de Gul'dan, rassembla les clans orcs survivants sous sa sinistre bannière. Soutenu par le clan Shadowmoon (ou « Lune-d'ombre », le vieux chaman projetait d'ouvrir des portes sur Draenor qui mèneraient la Horde vers des mondes nouveaux et vierges. Ces nouvelles portes avaient besoin d'énergie, énergie qu'il trouverait dans des artefacts enchantés présents sur Azeroth. Pour se les procurer, Ner'zhul rouvrit la Porte des ténèbres et y envoya ses féroces serviteurs. La nouvelle Horde, dont les chefs étaient des vétérans tels que Grom Hellscream et Kilrogg Deadeye (du clan des Bleeding Hollow ou « Creux sanglant »), surprit les défenses de l'Alliance et saccagea tout sur son passage. Sous les ordres précis de Ner'zhul, les orcs rassemblèrent rapidement les artefacts dont ils avaient besoin et fuirent en sécurité vers Draenor.

Le roi Terenas de Lordaeron, convaincu que les orcs projetaient une nouvelle invasion d'Azeroth, convoqua les lieutenants en qui il avait le plus confiance. Il ordonna au général Turalyon et à l'archimage Khadgar de mener une expédition à travers la Porte des ténèbres pour mettre fin à la menace orque pour de bon. Les troupes de Turalyon et de Khadgar marchèrent sur Draenor et frappèrent à plusieurs reprises les clans qu'ils rencontraient sur la Péninsule des flammes infernales. Malgré l'aide d'Alleria Windrunner la haute-elfe, du nain Kurdran Wildhammer et du soldat vétéran Danath Trollbane, Khadgar fut incapable d'empêcher Ner'zhul d'ouvrir ses portes vers d'autres mondes.

Ner'zhul finit en effet par ouvrir ses portes mais il n'avait pas prévu le terrible prix à payer pour cela. Les extraordinaires énergies des portes commencèrent à déchirer les fondations même de Draenor. Pendant que les troupes de Turalyon luttaient désespérément pour retourner en Azeroth, le monde de Draenor commença à se fracturer. Grom Hellscream et Kilrogg Deadeye, prenant conscience que les plans insensés de Ner'zhul étaient sur le point de condamner la totalité de leur race, rassemblèrent les orcs restants et s'échappèrent vers la sécurité toute relative d'Azeroth.

Sur Draenor, Turalyon et Khadgar convinrent de faire le sacrifice suprême de détruire la Porte des Ténèbres de leur côté. Bien qu'il leur en coûterait la vie, et celle de leurs compagnons, ils savaient que c'était la seule façon de garantir la survie d'Azeroth. Et alors que Hellscream et Deadeye se taillaient un chemin entre les rangs des humains dans une tentative désespérée de s'échapper, la Porte des ténèbres explosa sur leur passage. Pour eux et les orcs qui avaient pu survivre sur Azeroth, il n'y aurait pas de retour en arrière.

Ner'zhul et le clan Shadowmoon, qui lui était resté fidèle, traversèrent la plus grande des portes nouvellement créées alors que de gigantesques éruptions volcaniques commençaient à morceler le monde de Draenor. Les mers en feu se soulevèrent et vinrent brûler les paysages en ruine alors que ce monde finit par être consumé dans une formidable explosion apocalyptique.


La naissance du roi-liche


Ner'zhul et ses partisans pénétrèrent dans le Néant distordu, ce plan éthéré qui connecte tous les mondes éparpillés à travers la Ténèbre d'Au-delà. Malheureusement pour eux, Kil'jaeden et ses sbires démoniaques les attendaient. Kil'jaeden, qui avait juré de se venger de Ner'zhul pour son orgueilleuse désobéissance, prit un malin plaisir à réduire en lambeaux le corps du vieux chaman, morceau par morceau. Kil'jaeden maintint l'esprit du vieux chaman en vie, laissant ainsi Ner'zhul terriblement conscient des mutilations répugnantes que son corps avait subis. Ner'zhul supplia le démon de relâcher son esprit et de lui accorder la mort, mais le démon rétorqua que le Pacte de sang qu'ils avaient conclu il y a très longtemps était toujours en vigueur et qu'il avait encore une mission pour Ner'zhul.

L'échec des orcs dans l'invasion du monde pour le compte de la Légion ardente contraignait les démons à former une nouvelle armée pour semer le chaos dans tous les royaumes d'Azeroth. Cette dernière ne pourrait se permettre d'être la proie des mêmes petites rivalités et querelles intestines qui avaient empoisonné la Horde. Cette mission se devait d'être menée par un seul chef impitoyable. Cette fois-ci, Kil'jaeden ne pouvait se permettre d'échouer.

Maintenant l'esprit de Ner'zhul dans un état de stase incapacitante, Kil'jaeden lui donna une dernière chance de servir la Légion ardente ou de souffrir de supplices éternels. Encore une fois, Ner'zhul accepta imprudemment le pacte du démon. L'esprit de Ner'zhul fut placé à l'intérieur d'un bloc de glace solide comme un diamant spécialement conçu à cet effet, glace qui avait été récoltée aux confins du Néant distordu. Enfermé dans cette châsse de glace, Ner'zhul sentit la taille de sa conscience s'étendre des dizaines de milliers de fois. Perverti par les pouvoirs chaotiques du démon, Ner'zhul devint un être spectral aux pouvoirs insoupçonnés. C'est à ce moment-là que l'orc connu sous le nom de Ner'zhul disparut pour toujours et que naquit le roi-liche.

Les loyaux chevaliers de la mort de Ner'zhul et ses partisans Shadowmoon furent également transformés par les énergies chaotiques du démon. Les entrailles des lanceurs de sorts corrompus furent éparpillées et assemblées à nouveau pour former des liches squelettiques. Les démons s'étaient assuré que, même après la mort, les partisans de Ner'zhul le serviraient aveuglément.

Lorsque l'heure fut venue, Kil'jaeden expliqua la mission pour laquelle il avait donné naissance au roi-liche. Ner'zhul allait propager une peste mortelle et la terreur à travers Azeroth avec le but de mettre fin à la civilisation humaine. Tous ceux qui mourraient à cause de cette peste redoutable allaient devenir des morts-vivants et leur esprit serait lié à la volonté de fer de Ner'zhul pour l'éternité. Kil'jaeden promit que si Ner'zhul parvenait à accomplir sa sinistre mission, débarrasser le monde des humains, il serait libéré de sa malédiction et qu'on lui accorderait un nouveau corps en bonne santé à habiter.

Bien que Ner'zhul consentit volontiers malgré son apparente anxiété à jouer son rôle, Kil'jaeden demeurait sceptique quant à la loyauté de son pion. Laisser le roi-liche sans corps et piégé dans la châsse de cristal assurerait son obéissance à court terme mais le démon savait qu'il faudrait qu'il garde un œil vigilant sur lui. Pour cela, Kil'jaeden invoqua ses gardes-démons d'élite, les vampiriques Seigneurs de l'effroi pour surveiller Ner'zhul et s'assurer qu'il accomplissait bien son effroyable tâche. Tichondrius, le plus puissant et le plus rusé des Seigneurs de l'effroi, s'enthousiasma peu à peu pour ce défi. Il était fasciné par la virulence de cette peste et par le potentiel illimité du roi-liche pour le génocide.


La Couronne et le Trône de glace


Kil'jaeden renvoya la châsse de glace de Ner'zhul dans le monde d'Azeroth. Le cristal durci traversa le ciel étoilé en laissant une traînée derrière lui et s'écrasa sur le continent arctique désolé de Northrend, s'enfonçant profondément dans le glacier de la Couronne de glace. Le cristal de glace, endommagé par sa violente descente, semblait désormais ressembler à un trône, et l'esprit vengeur de Ner'zhul se répandit en son sein.

Depuis les profondeurs du Trône de glace, Ner'zhul commença à concentrer sa vaste conscience pour influer sur les esprits des habitants originaires de Northrend. Sans trop d'effort, il réduisit en esclavage les esprits de nombreuses créatures indigènes, y compris les trolls des glaces et les féroces wendigos, puis il attira leurs frères maléfiques dans son ombre grandissante. Ses pouvoirs psychiques étaient presque illimités et il s'en servit pour former une petite armée qu'il abritait dans les labyrinthes sinueux de la Couronne de glace. Pendant que le roi-liche apprenait à maîtriser ses capacités exponentielles sous la constante surveillance du seigneur de l'effroi, il découvrit une colonie humaine retirée à la lisière de la Retraite des dragons. Sur un coup de tête, Ner'zhul décida de tester ses pouvoirs sur ces humains, qui ne se doutaient de rien.

Ner'zhul lança une peste de non-mort qui provenait des profondeurs du Trône de glace jusque dans les déserts arctiques. Contrôlant la peste de sa seule volonté, il la conduisit tout droit vers le village des humains. En l'espace de trois jours, tous les colons étaient morts, mais peu après, les villageois décédés se relevèrent sous forme de cadavres zombifiés. Ner'zhul avaient la capacité de ressentir leur esprit et leurs pensées comme s'ils étaient les siens. La cacophonie furieuse dans son crâne ne fit que renforcer les pouvoirs de Ner'zhul, comme si leurs esprits lui fournissaient la nourriture dont il avait grandement besoin. Il trouvait que c'était un jeu d'enfant de contrôler les faits et gestes de ses zombis et de les diriger pour accomplir toutes sortes de choses.

Au cours des mois suivants, Ner'zhul continua de faire des expériences avec sa peste de non-mort en soumettant tous les habitants humains de Northrend. Son armée de morts-vivants grandissant chaque jour, il savait que le temps était venu de réellement tester ses pouvoirs.


La bataille de Grim Batol


Pendant ce temps, au sud, dans les territoires déchirés par la guerre, les survivants épars de la Horde luttaient pour leur survie. Bien que Grom Hellscream et son clan Warsong eussent échappé à leur capture, Deadeye et son clan Bleeding Hollow furent encerclés et placés dans les camps d'internement de Lordaeron. En dépit de ces révoltes coûteuses, les gardiens des camps rétablirent bientôt la situation et reprirent le contrôle sur ces attaques brutales.

Cependant, inconnue de l'Alliance, une grande armée composée d'orcs errait encore en liberté au Nord, dans les terres désolées de Khaz Modan. Le clan des Dragonmaw (ou « Gueule de dragon »), dont le chef était l'infâme démoniste Nekros, se servait d'un ancien artefact connu sous le nom de l'Âme du démon pour contrôler Alexstrasza, la reine des dragons, ainsi que ses sujets. En la prenant en otage, Nekros forma une armée secrète dans la forteresse abandonnée (certains diraient maudite) par les Wildhammer de Grim Batol. Projetant de déchaîner ses forces et ses puissants dragons contre l'Alliance, Nekros espérait réunifier la Horde et continuer sa conquête d'Azeroth. Sa vision ne fit pas long feu : un petit groupe de combattants résistants mené par Rhonin, un mage humain, parvint à détruire l'Âme du démon et à libérer la reine des dragons de l'emprise de Nekros.

Dans leur fureur, les dragons d'Alexstrasza détruisirent Grim Batol et réduisirent en cendres la plus grande partie du clan Dragonmaw. Les grands plans de réunification de Nekros s'effondrèrent au moment où les troupes de l'Alliance encerclèrent ce qui restait des troupes orcs et les jetèrent dans le camp d'internement qui les attendait. La défaite du clan Dragonmaw marque la fin de la Horde et la fin de la soif sanguinaire des orcs.


La léthargie des orcs


Les mois passèrent, et davantage de prisonniers orcs furent capturés et placés en camp d'internement. Lorsque les camps commencèrent à déborder, l'Alliance fut contrainte d'en construire de nouveaux dans les plaines au sud des montagnes d'Alterac. Pour entretenir et ravitailler le nombre grandissant de camps, le roi Terenas préleva un nouvel impôt sur les nations de l'Alliance. Cet impôt et les tensions politiques accrues à propos de litiges frontaliers, créèrent une agitation généralisée. Le pacte fragile qui avait soudé ensemble les nations humaines dans les heures les plus noires semblait pouvoir se briser à tout moment.

Au milieu de toute cette agitation politique, de nombreux gardiens de camp commencèrent à remarquer un changement troublant concernant les prisonniers orcs. Les efforts des orcs pour s'échapper des camps ou même pour déclencher des bagarres entre eux avaient fortement diminué en fréquence avec le temps. Les orcs étaient de plus en plus distants et léthargiques. Même si c'était difficile à croire, les orcs, qu'on tenait pour la race la plus agressive qui ait jamais vécu en Azeroth, avait totalement perdu toute volonté de combattre. Cette étrange léthargie déconcerta les dirigeants de l'Alliance et continua à faire des victimes chez les orcs qui s'affaiblissaient à grande vitesse.

Certaines personnes avancèrent des hypothèses comme quoi une étrange maladie, que seuls les orcs pouvaient contracter, avait déclenché cette léthargie déconcertante. Mais l'archimage Antonidas de Dalaran proposa une approche différente. Rassemblant tout ce qu'il pouvait sur l'histoire des orcs, Antonidas apprit que ceux-ci avaient été sous l'influence écrasante de pouvoirs démoniaques pendant des générations. Il pensait que les orcs avaient été corrompus par ces pouvoirs avant même leur première invasion d'Azeroth. Visiblement, les démons avaient modifié le sang des orcs pour que ces brutes bénéficient d'une force d'une endurance et d'une agressivité surnaturelle.

Antonidas déclara que la léthargie générale qui frappait les orcs n'était en fin de compte pas une maladie, mais une conséquence du sevrage racial dû aux pouvoirs volatiles du démoniste qui faisait d'eux des guerriers sans peur et assoiffé de sang. Bien que les symptômes fussent clairs, Antonidas fut incapable de trouver un remède contre l'état actuel des orcs. Puis, de nombreux mages et quelques dirigeants notables de l'Alliance soutinrent que trouver un remède pour les orcs serait une entreprise imprudente. Désormais seul concerné par le mystérieux état des orcs, Antonidas conclut que le remède se devrait d'être spirituel.


La nouvelle Horde


Le chef des gardiens des camps d'internement, Aedelas Blackmoore, surveillait les prisonniers orcs depuis Durnholde, sa prison fortifiée. Un orc en particulier avait toujours retenu son attention : le petit orphelin qu'il avait trouvé presque dix-huit ans plus tôt. Blackmoore avait éduqué le petit garçon comme un esclave privilégié et l'avait baptisé Thrall (ce qui pourrait justement à peu près se traduire par « Serf » ou « Esclave »). Blackmoore lui enseigna la tactique, la philosophie et le combat. Thrall subit même un entraînement de gladiateur. Tout du long, le gardien corrompu chercha à faire de cet orc une arme.

Malgré une éducation sévère, le jeune Thrall grandit et devint un orc solide et vif d'esprit. Il savait en son for intérieur qu'il ne pourrait pas se contenter d'une vie d'esclave. De plus en plus mature, il apprit l'histoire de son peuple, les orcs, qu'il n'avait jamais côtoyés, car après leur défaite, la plupart d'entre eux avaient été placés en camps d'internement. Les rumeurs prétendaient que Doomhammer, le chef des orcs, s'était échappé de Lordaeron et qu'il avait pris le maquis. Seul un clan de voleurs opérait encore en secret pour tenter d'échapper à la surveillance vigilante de l'Alliance.

Thrall, plein de ressource mais inexpérimenté, décida de s'échapper de la forteresse de Blackmoore et se mit à la recherche de ses semblables. Pendant son voyage, Thrall visita les camps d'internement et trouva que sa race, autrefois si puissante, était étrangement craintive et léthargique. N'ayant pas trouvé les fiers guerriers qu'il avait espéré trouver, Thrall se mit en route pour trouver le dernier chef orc invaincu, Grom Hellscream. Constamment poursuivi par les humains, Hellscream tenait néanmoins à la volonté insatiable de la Horde de se battre. Uniquement soutenu par son clan, les Warsong, Hellscream continua sa guérilla souterraine contre l'oppression de son peuple aux abois. Malheureusement, Hellscream n'avait toujours pas trouvé un moyen de sortir les prisonniers orcs de leur stupeur. Thrall, impressionnable, inspiré par l'idéalisme de Hellscream, développa une forte empathie pour la Horde et ses traditions guerrières.

Recherchant la vérité sur ses propres origines, Thrall voyagea vers le Nord pour y rencontrer le légendaire clan Frostwolf. Thrall apprit que Gul'dan avait envoyé les Frostwolf en exil au tout début de la Première guerre. Il découvrit également qu'il était le fils et l'héritier de Durotan, un héros orc et le véritable chef des Frostwolf, assassiné dans la nature sauvage environ vingt ans plus tôt.

Sous la tutelle du vénérable chaman Drek'Thar, Thrall étudia l'ancienne culture chamanique de son peuple qui avait été oubliée sous l'autorité maléfique de Gul'dan. Avec le temps, Thrall devint un chaman puissant et prit la place qui lui revenait de chef des Frostwolf exilés. Doté des pouvoirs des éléments et résolu à découvrir sa destinée, Thrall se mit en route pour libérer les clans captifs et débarrasser sa race de la corruption démoniaque. Pendant ses voyages, Thrall retrouva Orgrim Doomhammer, le vieux chef de guerre, qui vivait en ermite depuis de nombreuses années. Doomhammer, qui avait été un ami intime du père de Thrall, décida de suivre le jeune visionnaire orc et de l'aider à libérer les clans prisonniers. Soutenu par la plupart des chefs de guerre vétérans, Thrall parvint en définitive à redonner vie à la Horde et à doter son peuple d'une nouvelle identité spirituelle.

Comme symbole de la renaissance de son peuple, Thrall retourna à la forteresse de Durnholde de Blackmoore et mit un terme aux projets de son ancien maître en assiégeant les camps d'internement. Cette victoire ne fut pas sans perte : pendant la libération d'un camp, Doomhammer périt dans la bataille.

Thrall récupéra le marteau de guerre légendaire de Doomhammer (le « Marteau funeste ») et revêtit son armure de plate noire pour devenir le nouveau chef de guerre de la Horde. Pendant les mois qui suivirent, la Horde de Thrall, restreinte mais versatile, ravagea les camps d'internement et empêcha l'Alliance de contrer ses ingénieuses stratégies. Encouragé par son meilleur ami et mentor Grom Hellscream, Thrall se démena pour s'assurer que son peuple ne serait plus jamais réduit en esclavage.


La guerre des Araignées


Pendant que Thrall libérait ses frères en Lordaeron, Ner'zhul continuait à bâtir son quartier général en Northrend. Une gigantesque citadelle fut érigée au-dessus du glacier de la Couronne de glace puis peuplée par les légions grandissantes des morts-vivants. Pourtant, alors que le roi-liche étendait son influence dans le pays, un empire mystérieux se mit sur sa route. L'ancien royaume souterrain d'Azjol-Nerub, qui avait été fondé par une race de sinistres araignées humanoïdes, envoya sa garde de guerriers d'élite pour attaquer la Couronne de glace et mettre fin à la tentative insensée du roi-liche de dominer le monde. À sa grande frustration, Ner'zhul découvrit que ces nérubiens malfaisants étaient immunisés non seulement contre la peste, mais aussi contre ses pouvoirs télépathiques.

Les seigneurs araignées nérubiens commandaient de grandes armées et disposaient d'un réseau souterrain qui s'étendait à environ la moitié de la largeur de Northrend. Leurs tactiques de frappes éclair sur la forteresse du roi-liche l'empêchèrent de s'installer durablement. Ner'zhul finit par gagner cette guerre contre les nérubiens à l'usure. Avec l'aide des sinistres Seigneurs de l'effroi et d'innombrables guerriers morts-vivants, le roi-liche envahit Azjol-Nerub et fit s'écraser leurs temples souterrains sur la tête des seigneurs araignées.

Les pouvoirs grandissants de nécromancien de Ner'zhul lui permirent de faire revenir à la vie les guerriers araignées immunisés contre la peste et de les plier à sa volonté. En hommage à leur ténacité et à leur intrépidité, Ner'zhul adopta le style architectural typique des nérubiens pour sa propre forteresse et ses bâtiments. Seul et sans plus d'opposition dans son royaume, le roi-liche débuta les préparatifs de sa véritable mission. Étendant sa vaste conscience jusque dans les contrées humaines, le roi-liche en appela à toute âme maléfique qui voudrait bien l'écouter…


Kel'Thuzad et la naissance du Fléau


Une poignée de puissants individus éparpillés à travers le monde entendit l'appel mental du roi-liche en provenance de Northrend. Le plus notable d'entre eux était l'archimage de Dalaran, Kel'Thuzad, qui était l'un des plus vieux membres du Kirin Tor, le conseil aux commandes de Dalaran. On le considérait comme un franc-tireur depuis des années parce qu'il insistait pour étudier les arts interdits de la nécromancie. Résolu à apprendre tout ce qu'il pouvait à propos du royaume de la magie et ses merveilleux mystères, il était frustré par les préceptes de ses pairs qu'il jugeait démodés et sans imagination. En entendant l'appel puissant provenant de Northrend, l'archimage concentra toute sa volonté pour communiquer avec la voix mystérieuse. Convaincu que le Kirin Tor était trop frileux pour saisir le pouvoir et le savoir inhérent aux arts obscurs, il se résigna à apprendre tout ce qu'il pourrait du surpuissant roi-liche.

Laissant derrière lui sa fortune et sa réputation politique prestigieuse, Kel'Thuzad abandonna les voies du Kirin Tor et quitta Dalaran pour toujours. Poussé par la voix persistante du roi-liche qui résonnait dans son esprit, il vendit tout ce qu'il possédait et mis de côté sa fortune. Voyageant seul en de nombreux lieux à la fois sur terre et sur mer, il finit par atteindre les côtes gelées de Northrend. Décidé à se rendre à la Couronne de glace et à offrir ses services au roi-liche, l'archimage passa au milieu des ruines ravagées par la guerre d'Azjol-Nerub. Kel'Thuzad se rendit tout de suite compte de l'ampleur et de la férocité des pouvoirs de Ner'zhul. Il commença à réaliser que s'allier avec le mystérieux roi-liche serait sage et potentiellement fructueux.

Après de longs mois de marche à travers des déserts arctiques rigoureux, Kel'Thuzad finit par atteindre le sombre glacier de la Couronne de glace. Il approcha audacieusement la citadelle obscure de Ner'zhul et fut étonné lorsque les gardes morts-vivants le laissèrent passer comme s'il était attendu. Kel'Thuzad descendit profondément dans la terre gelée et trouva son chemin jusqu'au cœur du glacier. Là, dans les cavernes sans fond de glace et d'ombres, il se prosterna devant le Trône de glace et offrit son âme au sinistre seigneur des morts. Le roi-liche était satisfait de sa dernière recrue. Il promit à Kel'Thuzad l'immortalité et de grands pouvoirs en échange de sa loyauté et son obéissance. Impatient de disposer du savoir et du pouvoir des ombres, Kel'Thuzad accepta sa première mission importante : se rendre dans le monde des hommes et inventer une nouvelle religion qui vouerait un culte au roi-liche, tel un dieu.

Pour aider l'archimage à accomplir sa mission, Ner'zhul laissa intacte l'humanité de Kel'Thuzad. Le sorcier âgé mais toujours charismatique était chargé d'utiliser ses pouvoirs d'illusion et de persuasion pour apaiser les masses opprimées et privées de leurs droits de Lordaeron et les faire entrer dans un état de confiance. Une fois cette confiance acquise, il leur offrirait une nouvelle vision de ce que la société pourrait devenir - ainsi qu'une nouvelle tête à couronner.

Kel'Thuzad retourna incognito à Lordaeron et, en l'espace de trois ans, se servit de sa fortune et de son intelligence pour assembler une confrérie clandestine d'hommes et de femmes partageant les mêmes sensibilités. Cette confrérie, qu'il nomma le Culte des damnés, promettait à ses acolytes l'égalité sociale et la vie éternelle en Azeroth en échange de leurs services et de leur obéissance envers Ner'zhul. Pendant des mois, Kel'Thuzad trouva de nombreux volontaires impatients de se livrer à ce nouveau culte parmi les ouvriers las et accablés de Lordaeron. Il fut étonnamment aisé pour Kel'Thuzad de parvenir à son objectif, à savoir, transformer la foi des citoyens en la Lumière sacrée en foi envers les ombres sinistres de Ner'zhul. Alors que le Culte des damnés grandissait en taille et en influence, Kel'Thuzad fit en sorte de cacher ses activités aux yeux des autorités de Lordaeron.

Avec le succès de Kel'Thuzad en Lordaeron, le roi-liche fit les derniers préparatifs pour l'assaut contre la civilisation humaine. Intégrant ses énergies pestilentielles dans des artefacts portables appelés « chaudrons de la peste », Ner'zhul ordonna à Kel'Thuzad de transporter ces chaudrons jusque dans Lordaeron, où ils devraient être dissimulés dans différents villages contrôlés par le culte. Ces chaudrons, protégés par les membres du culte eux-mêmes, agiraient ensuite comme des générateurs d'épidémie, propageant la peste suintante dans les fermes et les cités du nord de Lordaeron.

Les plans du roi-liche fonctionnaient à la perfection. De nombreux villages du nord de Lordaeron furent presque immédiatement contaminés. Tout comme en Northrend, les citoyens qui avaient contracté la peste mourraient et revenaient d'entre les morts pour servir servilement le roi-liche. Les membres du culte de Kel'Thuzad étaient impatients de mourir et de revenir d'entre les morts pour servir leur sinistre seigneur. Dans la perspective de l'immortalité à travers la non-mort, ils exultaient. Tant que la peste se propageait, un nombre croissant de zombies sauvages surgit dans les contrées du Nord. Kel'Thuzad contempla l'armée grandissante du roi-liche et la baptisa le Fléau, car bientôt, elle marcherait jusqu'aux portes de Lordaeron et débarrasserait l'humanité de la face du monde.


L'Alliance vole en éclats


Ignorant qu'un culte maléfique s'était formé sur leurs terres, les dirigeants des nations de l'Alliance commencèrent à se disputer au sujet de possessions territoriales et d'influence politique. Le roi Terenas de Lordaeron commençait à suspecter que le fragile pacte qu'ils avaient conclu pendant les heures les plus noires de l'Alliance ne durerait plus très longtemps. Terenas avait convaincu les chefs de l'Alliance de prêter de l'argent et des ouvriers afin d'aider à la reconstruction du royaume méridional de Stormwind, détruit pendant l'occupation orque en Azeroth. Les impôts élevés qui en résultèrent, sans compter les dépenses faramineuses pour entretenir et faire fonctionner les nombreux camps d'internement orcs, menèrent beaucoup de dirigeants, dont Genn Greymane de Gilnéas en particulier, à croire que leurs royaumes auraient plutôt intérêt à faire sécession avec l'Alliance.

Pour envenimer les choses, les hauts-elfes de Lune-d'argent rejetèrent brusquement leur allégeance envers l'Alliance, prétextant que la piteuse direction des humains avait mené à l'incendie de leur forêt pendant la Seconde guerre. Terenas refoula son impatience et rappela calmement aux elfes que Quel'Thalas n'aurait pas survécu si une centaine de courageux humains n'avaient donné leur vie pour la défendre. Néanmoins, les elfes décidèrent obstinément de prendre leur indépendance. Dans le sillage des elfes, Gilnéas et Stromgarde firent également sécession.

Bien que l'Alliance fût en train de sombrer, le roi Terenas gardait des alliés sur qui il pouvait compter. L'amiral Proudmoore de Kul Tiras ainsi que le jeune roi, Varian Wrynn d'Azeroth, restaient dévoués à l'Alliance. En outre, les sorciers du Kirin Tor, menés par l'archimage Antonidas, engagèrent le soutien inébranlable de Dalaran envers l'autorité de Terenas. Le plus rassurant de tous était l'engagement du puissant roi nain, Magni Bronzebeard, qui avait fait le serment que les nains d'Ironforge avaient une dette d'honneur infinie envers l'Alliance pour avoir libéré Khaz Modan de la domination de la Horde.


Mise à jour : Vendredi 14 Juillet 2006, 13:02
Warlord dans Histoire de Warcraft - Lu 2727 fois - Version imprimable
- Commenter -